La femme à abattre - Raoul Walsh 1951

  

S'étalant sur plus d'un demi-siècle, l'imposante filmographie de Raoul Walsh étonne par son éclectisme. Westerns, comédies musicales, aventures, aucun genre ne semble lui échapper. Et surtout pas le film noir. Après avoir réalisé en 1949 le génial White Heat, porté par un James Cagney étincelant en gangster psychopathe, Raoul Walsh est appelé en catastrophe pour réaliser The Enforcer et remplacer au pied levé Bretaigne Windust, initialement prévu et défaillant (malade ou incompétent ?). Raoul Walsh s'acquitte du boulot avec tout le panache qu'on lui connaît, pourtant son nom n'est pas crédité au générique. Pourquoi ? D'aucuns affirment que R. Walsh, en gentlemen, s'est effacé pour ne pas nuire à la carrière naissante de  Bretaigne Windust (qui ne réalisera par la suite que des séries TV...). D'autres ont suggéré que les sorcières du Maccarthysme qui ont ébranlé l'Amérique, étaient passées par là, et que R. Walsh en avait fait les frais... 

Quoi qu'il en soit, The Enforcer est un solide polar bien ficelé, construit sur une série de flashbacks s'emboîtant les uns dans les autres, comme autant de poupées russes. Le film dénonce une société gangrenée par le crime, soudoyée par un syndicat du crime aux ingérences tentaculaires. Désormais, des tueurs à gages sont engagés pour des contrats. Les armes de la justice paraissent dérisoires en regard de l'organisation criminelle. Mais l'adjoint au procureur, Martin Ferguson, que campe un Bogart déterminé, est prêt pour le combat, et ne lâchera rien...
La  photographie soignée, signée Robert Burks, (qui travailla surtout pour Hitchcock) offre des jeux d'ombre qui font leur petit effet. Mais The Enfoncer est surtout un festival de trognes ! Avec, en tête, un Ted De Corsia fracassant ! Les seconds couteaux tirent parfaitement leur épingle du jeu, et le film qui se termine en apothéose, avec une séquence finale haletante et géniale, prouve s'il en était besoin, que Raoul Walsh reste bel et bien une figure majeure du cinéma hollywoodien.

Bonus :
- Raoul Walsh par Noël Simsolo   ( 34 mn -  Remux DVD -MKV)
PS : En ce qui concerne le film, la qualité de la copie est d'excellente facture.
Kermite.

Lien : 



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